lundi 19 octobre 2015

Sao Paulo vu par les architectes

"Prenez Sao Paulo comme un brouillon : tout est moche, il n'y a pas d'unité, c'est le triomphe du capitalisme mais dans 500 ans les brésiliens montreront qu'ils savent faire la ville". C'est avec ces mots volontiers provovateurs que Ricardo Caruana, architecte et directeur de l'école d'architecture de Sao Paulo a souhaité décrire sa ville du haut de la terrasse de l'immeuble Copan.

Un peu avant, dans un propos liminaire, il avait tenté de nous convaincre, avec talent et conviction, du destin commun entre le Brésil et la France et de la nécessité de renforcer nos liens. Un appel à de futures coopérations avec les coop Hlm ?

La matinée fut donc consacrée à une oeuvre importante d'Oscar Niemeyer. Située en plein coeur de Sao Paulo, l'immeuble Copan abrite plus de 1.000 logements sur 32 étages. C'est l'immeuble qui offre la plus grande surface d'habitations au monde. Plus de 5.000 personnes y vivent, répartis dans les six bâtiments qui composent le Copan.

Nous avons pu visiter un appartement témoin et monté sur le toit-terrasse qui donne une vue unique sur Sao Paulo, avant de déjeuner dans un restaurant de spécialités locales au pied de l'immeuble.

Entre-temps, un détour nous a amené à une autre réalisation d'Oscar Niemeyer, l'immeuble "Eiffel".

Au cours de l'après-midi, nous avons pu visiter deux ensembles plus récents, qui témoignent de la réponse des pouvoirs publics pour résorber les favelas. Le "conjunto Jardin Elite" ainsi que le "conjunto Corruiras", livrés il y a 4/5 ans, sont des tentatives pour offrir un logement décent en accession (le locatif n'existe pas ou si peu) aux populations des favelas, avec toutes les difficultés que cela peut impliquer : passer d'un habitat individuel à un habitat collectif, se plier à une typologie unique imposée par l'Etat (un T3 de 50 m2), apprendre la vie en commun... 

Malgré l'accompagnement des services sociaux, cela n'est jamais simple. Avec, prégnant depuis notre arrivée, la question lancinante de la spéculation puisque ces logements sont subventionnés à 70% par l'Etat mais que leur qualité incite leurs occupants à les revendre...

L'album photo de cette journée est disponible ici.

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